Quel avenir et quel financement pour la protection sociale?

Publié le par Le blog de Christian

Au lendemain de la deuxième guerre, le Conseil National de la Résistance a mis en place les fondements de ce qui devait devenir la Sécurité Sociale.

Dès le départ, cela c'est fait sur la base de valeurs de "solidarité et d'équité dans l'accès aux soins".

Le constat:

Avec des hauts et des bas, ce système fonctionne, donne satisfaction aux Français et nous est envié en beaucoup d'endroits de par le monde.

Certes le développement des technologies médicales, l'allongement de la durée de vie, l'augmentation des facteurs de risque personnels et environnementaux en matière de santé,  sont autant de vecteurs qui font craindre une augmentation de la facture dans les années à venir.

Quelle que soit la nature d'un budget, on peut l'aborder sous deux angles: les recettes et les dépenses.

Les derniers gouvernements n'ont semblé être intéressés que par la réduction des dépenses en minimisant l'aspect recettes moins glorieux si l'on s'en réfère aux seules diminutions des charges sociales patronales, dénoncées par la Cour des Comptes en 2006 qui en conteste l'efficacité sur l'emploi et que les économistes ont chiffré à 24 milliards d'euros pour l'année.

Les franchises médicales: institution de la double peine

Jusqu'à présent on se contentait de culpabiliser les "consommateurs", doux euphémisme lorsque l'on parle de maladie !
 Avec l'instauration des franchises médicales, les malades, surtout ceux ceux atteints de pathologies chroniques, déjà touchés dans leur chair, vont l'être maintenant une deuxième fois par le porte-monnaie . N'oublions pas qu'ils le sont déjà, et chaque jour un peu plus, du fait du non remboursement de certains médicaments qui leur sont indispensables et que l'on a décreté "de confort".

Allons nous laisser faire?

Existe-t-il d'autres possibilités? Assurément oui et voici quelques pistes.

Pour les dépenses, il convient de maintenir les efforts en terme de sensibilisation des patients mais aussi des prescripteurs en favorisant le dialogue entre eux pour éviter qu'ils ne se rejettent mutuellement la responsabilité du déficit. Là encore le dialogue doit être le maître mot.

En ce qui concerne les recettes, il faut revoir les exonérations ou diminutions des charges patronales, instaurer des taux différentiels selon la taille et les profits des entreprises, arrêter de restituer de l'argent aux plus nantis sous couvert de bouclier fiscal, envisager la taxation des stock-options, des actions gratuites ou encore celle des produits alimentaires déséquilibrés sur le plan nutritionnel. 
La seule institution de cotisations sur les stock-options induirait, selon les économistes, une rentrée de 3,4 milliards d'euros.

Du côté des salariés, la lutte contre la précarisation du travail, la diminution effective du nombre de demandeurs d'emploi, l'augmentation des salaires les plus bas sont autant de facteurs qui, mathématiquement, entraineraient une augmentation significative du volume des cotisations sociales.

Enfin il serait temps d'instaurer dans notre pays une véritable politique de prévention en matière de santé qui, bien au-delà des ministères de tutelle, devrait inclure tout ce qui touche à l'agriculture, l'industrie, le développement durable et naturellement l'éducation.

Il est temps de réagir avant qu'il ne soit trop tard. Préservons ce système de solidarité qui a fait ses preuves et évitons qu'il ne soit remplacé progressivement par un système d'assurances privées, global dans un premier temps puis nécessairement individualisé dans lequel seuls les plus aisés pourront se payer une couverture sociale digne de ce nom.

Publié dans Société

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